viernes, 6 de mayo de 2011

Sayid Jarrah va-t-il bientôt reprendre du service ?

Qui serait capable d'identifier Naveen Andrews sans avoir recours aux bons et loyaux services de la wikipédia ou de l'imdb ? Il suffit en revanche d'évoquer Sayid Jarrah pour que les inconditionnels de Lost - dont beaucoup ont été cruellement déçus par les deux dernières saisons - citent sans la moindre hésitation l'irakien, ex-expert ès tortures, l'un des beaux gosses ayant contribué au succès de la série.

Sayid, le méchant-tout-plein-bien-gaulé, la beauté masculine ethnique selon les critères européeens du Nord, exhibant son torse brun et ses muscles pour les besoins du scénario et le plaisir de la gente féminine (et masculine, parfois, sans aucun doute), qui a ravi la vedette à l'acteur qui l'incarnait, ce qui fut d'ailleurs le lot commun de la majorité de la distribution. Qui connait le vrai nom de Jack Sheppard ? De John Locke ? De Sawyer ? Les personnages n'ont-ils pas paghocyté les artistes qui leur donnaient vie ?

Mais voilà que je me perds moi aussi : suivant l'exemple des scénaristes de Lost, je me barre en de telles vrilles que je risque de ne plus jamais retomber sur mes pieds.
J'en reviens à mon mouton, à ma fausse brebis galeuse, en l'occurrence à la carrière de Naveen Andrews, lequel ne semblait pas crouler sous les projets dernièrement suite à la gueule de bois post-série, mais qui pourrait avoir à nouveau le vent en poupe... et Éole sait à quel point Sayid aurait aimé compter sur des vents favorables quand il s'acharnait à s'échapper de l'île sur un radeau de fortune.

Il me semble que Sayid/Naveen est l'acteur idéal pour jouer le rôle principal du biopic sur Ben Laden sur lequel les scénaristes d'Hollywood doivent déjà être en train de travailler d'arrache-pied.

Certes Naveen n'est pas le portrait craché de l'homme qui aurait péri sous les balles à répétition de l'opération Géronimo, mais il n'y a pas de vivier d'acteurs bankables en provenance de cette région du globe, et bien que notre acteur ne soit même pas irakien, mais né au Royaume Uni de parents indiens, il pourra, avec un peu de maquillage et une barbe postiche, donner le change. Pour incarner le Ben Laden émacié des avant-derniers et derniers temps, il devra perdre quelques kilos, sans se soumettre pour autant au régime draconien que Christian Bale avait suivi pour se faufiler dans la rachitique carcasse du personnage insomniaque du Machiniste. Un peu de teinture grise pour la barbe et les cheveux histoire de lui filer un sacré coup de vieux, et abracadabra ! Le jour sera joué.

Si je me suis souvenue de Naveen/Sayid en songeant à ce blockbuster éminent, c'est peut-être parce que le cirque médiatique des jours derniers semble tout droit sorti de l'esprit retors des scénaristes de Lost; pas difficile de déceler des points communs - toutes disproportions gardées - entre les deux superproductions :

* Les deux contiennent des éléments fantastiques, en particulier des animaux apparemment tombés des nues : l'ours polaire dans la série, le buffle, la vache et les 150 poules que les troupes d'élite auraient - selon certains médias - enlevés dans l'hélicoptère (sic). Pourquoi ? Pour les faire parler ou parce qu'ils avaient envie de se remettre de leurs émotions autour d'un steak saignant et d'une bonne omelette ?

* Promettant beaucoup, les deux se sont mises à lancer des fausses pistes qu'elles se sont ensuite avérées incapables de parcourir à l'envers : je ferais exploser blogger si je me mettais à énumérer les incongruités que les scénaristes de Lost ont, tels des Petit Poucet de la science-fiction mal ingurgitée, semé tout au long des six saisons, mais dans le cas de l'opération Géronimo, l'un des points qui m'interpellent est le traitement médiatique du lundi 2 mai, jour J, concrètement les plans interminables sur les sacs transparents contenant soi-disant du sucre que le commando a trouvés dans l'une des chambres de la villa, et qui avaient plutôt l'air de sortir d'un reportage de M6 sur les dealers de quartier; images sur lesquelles Aljazeera tout comme les chaînes européeennes se sont attardées, comme s'il s'agissait là d'une information de premier ordre.

Trois jours après, ces soi-disant pièces à conviction sont déjà passées à la trappe; les journalistes - frappés d'amnésie immédiate - ont apparemment oublié ce détail significatif et personne ne semble disposé à nous dire ce que contenaient les gros sachets en plastique. Ce n'était pas du sucre, non ? Bien sûr que non ! C'était de la saccharine ! Ben tenait à sa ligne (de conduite). Terroriste, si ! Diabétique, non ! (Déjà que le Che était asthmatique...)

* Corollaire du point précédent : les deux laissent une foule de détails au hasard et si les ex fans de Lost peuvent énumérer les yeux fermés les câbles effilochés qui tentaient en vain de ficeler leur ex-série fétiche, à nous de dresser une liste non exhaustive des épisodes qui nous rendent la digestion de l'opération Géronimo difficile.

Je propose une liste d'interrogations suivies des réponses que peuvent noter les stagiaires qui ont torché le brouillon du film de lundi dernier (on connaissait le penchant des hôtes de la Maison Blanche pour les stagiaires... tiens, tiens, Hillary Clinton était présente dans la Situation Room l'autre jour, on commence à faire des recoupements).

Voici donc les questions et les réponses :

- Pourquoi le terroriste le plus recherché était-il désarmé ?
* Parce qu'il venait de se convertir au boudhisme et d'embrasser la cause de la non-violence. Il comptait d'ailleurs bien se voir discerner le Prix Nobel d'ici quelques années.

- Il ne sortait jamais dans la rue ?
* Bien sûr que si !

- Les voisins ne le reconnaissaient pas ?
* Elle est conne votre question ? Le burka est interdit au Pakistan ? Vous croyez que c'est dur de se planquer là-bas ? Histoire de parfaire le déguisement, Ben mettait des escarpins, des talons aiguille. C'était sa facette almovodarienne cachée. À Rio, ça aurait été une autre paire de manches pour se planquer; sûr que Ben ne serait pas passé inaperçu en bikini. Sans parler du mal qu'aurait dû se donner l'esthéticienne pour lui épiler le maillot.

- Pourquoi la Maison Blanche se nie-t-elle à publier les photos ?
* Parce qu'il n'y en a pas.

- Tout est un gros fake, alors ?
Non, mais les gars étaient tellement débordés avec les préparatifs qu'ils ont laissé leur caméra digitale et leurs Blackberrys chez eux. La Maison Blanche ne peut pas avouer ça; ça ferait pas pro.

- Pourquoi ont-ils jeté le cadavre à la mer ?
* En clin d'oeil à son ami, le mollah Homard***.

- Et si de nouveaux vidéos apparaissent ?
* Ils auront été enregistrés avant, ou alors ça voudra dire que Bin Laden a ressuscité. Comme ça, l'islam et le christianisme finiront par fusionner, y aura des Laden crucifiés et des Jésus qui, au lieu de marcher sur l'eau, feront du snorkelling. On évitera ainsi des guerres de religion.

- Je croyais pourtant que ces guerres permettaient de relancer les économies des pays...
* Je parlais à moyen terme. D'ici là, on déclarera la guerre aux Chinois, soient-ils confucianistes ou kung-fu sionistes.


Si vous avez d'autres questions, laissez-les dans les commentaires; j'essaierai d'y répondre le plus vite possible.

*** Vanne de Rafa









No hay comentarios:

Publicar un comentario