jueves, 20 de enero de 2011

Le PCO

Les apparences sont trompeuses et les hallucinations auditives nous guettent tous, à bon entendeur salut. Autrement dit, le PCO n'est pas un hommage au Parti Communiste Ouvrier, ni au Parti Communiste Oublié mais...

PCO

(nous réclamons des)
Pistes Cyclables pour Obèses

Si ce mouvement émanait de pétitions rageuses de cyclistes rachitiques, aptes à grimper le Tourmalet pour se disputer le maillot à pois, ou même s'il résultait de l'initiative de cyclistes urbains Lambda, de ces abonnés de base au Vélib', leur odieuse revendication ne méritait pas notre attention dans la mesure où nous combattons la discrimination sous toutes ses formes.

D'aucuns objecteront qu'il pourrait alors s'agir de discrimination positive visant à laisser les personnes XXL circuler à leur rythme. Ils ont d'une certaine façon raison puisque le PCO a été créé il y a maintenant trois ans et demi par des personnes de grand volume qui, lassées de se faire klaxonner par d'autres cyclistes à cause de leur faible vitesse kilométrique, comptent bien faire d'une pierre deux coups : ne plus obstruer les pistes et pédaler libres et heureux entre personnes de bonne compagnie.

Nous avons rencontré Cynthia F., 28 ans, 1,62 m, 83 kg dans un parc où elle a l'habitude d'aller faire du vélo. Pétillante jeune femme moulée (notre modérateur a censuré le mot "boudinée") à la louche dans un fuseau en lycra rose bombon et un sweat-shirt assorti Hello Kitty, elle s'est confiée à nous sans fards ni complexes :
"Nous tenons beaucoup à l'utilisation du terme 'obèse'. Nous pourrions bien sûr nous définir comme 'des personnes dépassant de plus de 27,65% l'indice de masse corporelle recommandé par l'Organisation mondiale de la santé', mais le politiquement correct n'est pas pour nous et nous assumons ce que nous sommes, tout en pariant sur les bienfaits de l'exercice physique."

Frappé par la franchise de Cynthia, notre reporter stagiaire lui a alors fait remarqué que si les... obèses (le mot lui a brûlé les lèvres) se mettaient à faire du vélo assidûment ils perdraient sans nul doute du poids, rendant ainsi les PCO superflues.

"C'est exact" a rétorqué Cynthia avec un sourire complice "dans le meilleur des cas, notre indice de masse corporelle se rapprochera de la moyenne, nous condamant ou nous permettant - à vous de voir - d'emprunter à nouveau les autres pistes. Mais vu la recrudescence des surcharges pondérales dans nos pays, d'autres obèses prendront alors le relais sur les PCO et ainsi de suite. C'est clair qu'à long terme les PCO pourraient devenir inutiles et je ne vous cache pas que c'est un peu le but. Mais nous n'en sommes pas là et pour l'instant, il faut continuer à pédaler."

Joignant le geste à la parole, Cynthia a alors enfourché son vélo et s'est lentement éloignée pour ne plus être qu'un petit point rose bombon entre les squelettes de platanes et de marronniers hivernaux. À son retour à la rédaction, notre stagiaire nous a confié que la rencontre l'avait secoué. Voulait-il parler de la poignée de main échangée avec la représentante du mouvement avant que celle-ci ne prenne congé de lui ? Il a refusé de nous en dire plus et d'après ce que nous avons pu glaner, il a depuis résilié son abonnement au Vélib'.

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